Nicoya... la péninsule

Publié le par tortuetropique.over-blog.com

C'est en partant de l'Observatoire que je réalise un détail qui n'en n'est pas un... Depuis le début du périple, dès que nous sommes à proximité d'un volcan ou sur les contrebas, les gardiens de parking nous demandent systématiquement de nous stationer en marche arrière. Il y a bien une raison à tout cela : fuire sans perdre de temps en cas d'alerte ! Assez inquiétant quand on y pense...car les alertes sont assez fréquentes sur la ceinture de feu !

Nous quittons donc le puissant Arenal et son cône parfait pour repartir sur une route extrêmement sinueuse longeant le lac artificiel del Arenal. Autrefois, suite à la création d'un barage, un village fût recouvert par ces eaux et il semblerait qu'en plongeant dans ce lac, certaines maisons soient encore visibles, formant ainsi en quelque sorte l'Atlantis des Ticos.

Nous redescendons progressivement des hauteurs centrales, notre objectif de la journée étant d'atteindre l'Océan Pacifique et le nord de la péninsule de Nicoya, ses plages et couchers de soleil légendaires...

Pour ce faire, nous passons par Liberia, une ville de taille moyenne qui grouille d'activité. Une halte pour goûter à de nouveaux jus de fruit. Il fait lourd et très chaud. Je regrette la fraîcheur de la montagne, mais ce soir nous serons encore une fois dépaysés et c'est le principal ! La route semble longue, mais nous atteignons finalement un embranchement qui laisse entrevoir notre objectif. Nous traversons Playa Coco, une petite station balnéaire authentique. Chemins de terre, cabanes en bois... cela ressemble à un labyrinthe en pleine bananeraie, des enfants jouent sur le bord du chemin principal, nous croisons des cyclistes après chaque virage. Plus tard, après avoir traversé plusieurs vallées toutes plus verdoyantes les unes que les autres, nous devinons l'entrée de ce que nous appellerons Playa Ocotal. L'entrée de notre hébergement est gardée et il faut montrer patte blanche. C'est en fait un regroupement de quelques hôtels et  de maisons d'hôtes dans la jungle et sur les hauteurs de la falaise qui surplombe l'océan. Un chemin de terre, des cannes à sucre. Au bout du chemin, le B&B Hotel Villa Casa Blanca. Une maison au jardin tropical, à l'intérieur frais et propre. Les chambres sont petites, simples et confortables. Il manque tout de même un peu de fraîcheur, qui ne serait pas mal venue, mais nous sommes sous les tropiques et cela se ressent ! Quelques insectes qui ne sont pas les bienvenus s'invitent dans notre chambre, à moins que nous soyons les invités... ?!

Il est l'heure de partir à la découverte des alentours et à la recherche de la plage qui se trouve en contrebas, enclavée et cachée, à l'abri du tourisme de masse. Que du bonheur... un grand sentiment de solitude, nous sommes quasiment seuls au monde dans ce petit coin de paradis. Guidés par le bruit des vagues et accompagnés par les hurlements des singes hurleurs, c'est au bout d'un chemin de terre sinueux et poussiéreux, entre cannes à sucre et terrains vagues, que nous appercevons finalement le Pacifique. La plage est en forme de croissant de lune, protégée de chaque côté par un retour de falaise. Quelques bateaux sont au mouillage dans cette pseudo-baie, et le soleil commence à décliner dans le ciel. Il est 17h30 et comme chaque jour, la nuit arrive tôt, heure solaire oblige... Les pieds dans l'eau, nous mitraillons de nos appareils photos une famille de singes hurleurs, dans les arbres puis les incroyables changements de couleur qui s'opèrent dans le ciel. Un ballet de jaunes, oranges rougeoyants et roses bonbons... pour finalement finir en violet et disparaître dans la pénombre avec pour seule lumière l'éclat de la Lune.

Finalement, la faim nous rattrape et nous partons à la recherche d'un lieu accueillant pour nous poser et faire le point sur les photos de la journée. Il n'y a décidément personne, à part ce monsieur qui sur la plage qui attend le rare touriste afin de lui proposer une sortie "pêche au gros" le lendemain matin... Nous nous aventurons dans les hauteur de ce qui ressemble à un village hôtelier, une discrète pancarte semble indiquer la présence d'un restaurant ou du moins d'un lieu pour manger. Des gardes sont postés partout et nous demande d'où nous venons et où nous allons. Il n'y a pas un chat, ou plutôt si, il n'y a que des chats. Ils se passent tous le mot par talkie-walkie et nous sommes tout de suite guidés vers l'entrée de ce restaurant fantôme. Il est 21h et à première vue nous sommes les seuls clients. Ils allaient fermer mais nous sommes tout de même les bienvenus, un peu gênés nous nous installons. Les crabes sont parmi nous et se pressent entre les pieds de tables et de chaises, les ratons laveurs rodent aussi, jusqu'à tenter une discrète percée à la recherche de nourriture sur la table la plus isolée ou l'obscurité règne.

Le dîner est efficace et nous repartons après avoir remercié les jeunes de ce restaurant. Ce soir là, nous avons certainement été leurs seuls clients. De retour à l'Hotel Villa Casa Blanca, c'est un concert de trompettes qui nous attend. Un bruit si étrange, sorti tout droit du jeu vidéo "Rayman" pour celles et ceux qui connaissent... La jungle est pleine de surprises et de sonorités toutes plus étonnantes les unes que les autres. Cette fois-ci c'est une nouveauté ! Nous nous appercevrons rapidement que cet étrange chant n'est rien de plus que le coassement de 2 grenouilles qui prennent un bain de minuit dans la piscine en chantant un canon ! C'est le fou rire collectif de fin de soirée... qui continuera une fois dans nos chambres, le vacarme étant assourdissant. Elles ont du coffre ces demoiselles !!

Publié dans COSTA RICA

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